L'artisanat du bâtiment a vu son activité chuter au deuxième trimestre de 24%, selon un communiqué publié jeudi par la confédération du secteur qui prévoit une baisse d'activité aux alentours de 15% sur l'année et des milliers de pertes d'emplois.
"La crise du Covid-19 a provoqué un choc inédit bien supérieur à celui de la crise de 2009. La violence de cette pandémie se chiffre en effet à 24% de perte d'activité", affirme Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), cité dans un communiqué.
Pour le second semestre, "les artisans se veulent optimistes et espèrent garder leurs salariés et maintenir toutes les compétences dans leurs entreprises", affirme M. Repon.
Mais le scénario envisagé par la confédération "fait état d'une baisse d'activité sur l'année 2020 comprise entre 15 et 17%, soit une perte de 20.000 à 30.000 emplois", anticipe son président.
Car si l'activité du secteur reprend, elle est toutefois ralentie "par des problèmes d'approvisionnement pour 31% des entreprises artisanales mais aussi par le refus d'une partie de la clientèle privée d'engager des travaux" et par la difficulté d'appliquer les préconisations sanitaires en vigueur pour les artisans du bâtiments.
Entre avril et juin, la chute d'activité a concerné l'ensemble des corps de métiers, l'aménagement-décoration-plâtrerie en tête (-28 % par rapport à la même période l'an dernier).
Cet impact a également été ressenti différemment sur le territoire, l'activité ayant moins baissé dans les zones rurales que dans les grandes villes, indique M. Repon.
Les entreprises artisanales implantées en Ile-de-France accusent la plus forte baisse d'activité (-30%) suivies par celles des Hauts-de-France. La baisse d'activité est plus limitée --entre 21 et 22%-- sur la façade atlantique ainsi que dans le grand Est, en Bourgogne-France-Comté et en Occitanie.
La construction neuve est, elle, "gravement touchée", avec une contraction de 22% sur ce deuxième trimestre s'ajoutant au recul de 14% au premier trimestre. Sur la période de douze mois achevée fin mai 2020, 409.600 logements ont été autorisés à la construction, soit 39.600 de moins que dans les douze mois précédents.
Même tendance sur les bâtiments anciens avec un recul significatif de 25% en entretien-rénovation , après une baisse de 10,5% sur le premier trimestre.
En juillet, la Capeb évalue le montant moyen des besoins de trésorerie à 23.000 euros contre 22.000 euros un an auparavant. "De nombreuses entreprises ont ainsi fait des demandes de Prêt garanti par l'État (PGE) durant cette période", souligne la Capeb.
Paris, 16 juil 2020 (AFP) - © 2020 AFP